Les marocains friands de produits d’assurance

L’assurance automobile pèse à elle seule 28,5% du total de primes émises, ce qui la positionne au deuxième rang à l’échelle du secteur derrière les assurances vie et capitalisation qui ont induit près de 41% du total de primes émises.

Les Marocains sont-ils friands d’assurances ? De prime abord cela semble bien être le cas sachant que les 15 compagnies d’assurance nationales affichent en 2016 un volume de primes émises de 35,1 milliards DH (en progression de 15,4% par rapport à 2015), ce qui positionne le Maroc comme deuxième marché de l’assurance en Afrique juste derrière l’Afrique du Sud, selon un récent rapport de la société d’assurance et de réassurance internationale, Swiss Re. Le classement du Royaume est aussi relativement appréciable à l’échelle mondiale puisqu’il occupe le 49ème rang. Mais au-delà, combien de Marocains souscrivent effectivement des assurances et quel est le profil de ces souscripteurs? Une récente enquête du spécialiste des études de marché Kantar TNS (Taylor Nelson Sofres) apporte des éléments de réponse à toutes ces interrogations. Tout en étant centrée sur la perception de la finance participative par les nationaux, cette enquête, basée sur un échantillon représentatif de la population nationale de 1.003 personnes, s’est intéressée à l’usage que font les Marocains de l’assurance. Il en ressort que 19% des Marocains souscrivent au moins un seul type d’assurance.

L’on devine que la responsabilité civile automobile doit grandement peser dans ce total, étant donné qu’il s’agit d’une garantie obligatoire pour tout propriétaire de véhicules. A ce titre, l’assurance automobile pèse à elle seule 28,5% du total de primes émises, ce qui la positionne au deuxième rang à l’échelle du secteur derrière les assurances vie et capitalisation qui ont induit près de 41% du total de primes émises. Une des dispositions qui pourrait faire bouger les lignes sur les années à venir pour le taux de souscription national d’assurances consisterait à rendre obligatoire l’assurance multirisque habitation, selon les professionnels.

Mais si l’idée est dans l’air depuis des années rien n’est encore entrepris concrètement pour l’appliquer. Du reste, il est intéressant de rapprocher le nombre de Marocains souscrivant aux assurances de la proportion de particuliers qui sont clients de banques. Et comme l’on pourrait s’y attendre, ouvrir un compte bancaire est un réflexe bien plus répandu au Maroc que de souscrire une assurance. En effet, l’enquête de Kantar TNS établit que 37% des Marocains sont bancarisés, soit près du double de ceux qui souscrivent au moins une assurance. Autres constats qui ne surprennent pas, les hommes ont bien plus accès à l’assurance que les femmes. Plus d’un homme sur 4 y souscrit tandis que chez les femmes la proportion chute à 12%.

Aussi, par milieu de résidence, l’on est beaucoup plus assuré en ville que dans le milieu rural sans que l’écart ne soit considérable. L’enquête y recense des proportions d’assurés de 25 et 11% respectivement. De manière générale, si l’on avait à dresser le profil type de la clientèle qui souscrit le plus aux assurances, il consisterait en «un homme issu des classes moyennes supérieures, âgé de 45 et plus, résidant en milieu urbain».
Selon les résultats de l’enquête. Il apparaît en effet que les particuliers issus des classes moyennes inférieures ainsi que des classes inférieures sont sous-représentés dans la population de souscripteurs d’assurance. Insistons bien aussi sur le fait que les compagnies recrutent le plus de clients parmi la classe moyenne supérieure, plutôt que parmi les classes les plus aisées. Cela diffère de ce qui est constaté auprès des banques, où ce sont bien les classes les plus aisées qui sont les plus bancarisées. De même, au moment où les 45 ans et plus dominent parmi les clients des compagnies, comme cité précédemment, les 25 à 45 ans sont tout juste dans la moyenne tandis que les 18 à 25 ans sont sous-représentés.

source: Aujourd’hui le Maroc, par FAYZA SENHAJI.

Accidents scolaires: Que vaut l’assurance des écoles publiques ?

8 DH par an en milieu rural et 12 DH en milieu urbain. Ce sont là, respectivement, les montants de la prime d’assurance payée par les parents d’élèves des écoles publiques. Ce marché, couvrant plus de 6 millions d’élèves, d’un montant de plusieurs dizaines de millions de DH, est détenu par la compagnie Saham Assurance. Mais que vaut vraiment cette couverture au prix symbolique?

L’assurance scolaire publique couvre toute «atteinte corporelle non intentionnelle de l’assuré provenant d’une action soudaine». Il peut s’agir d’un accident survenu à l’intérieur des murs de l’établissement ou bien durant les sorties scolaires, excursions éducatives, culturelles, récréatives et sportives ou encore colonies de vacances.
En somme, des activités initiées par l’école, l’association des parents d’élèves, et toute ONG habilitée à organiser ces animations. Les enfants sont également assurés durant le trajet effectué entre leur domicile et leur école. «Cependant, l’élève n’est couvert que durant le temps normalement nécessaire pour parcourir la distance entre son école et son lieu de résidence», précise une source au ministère de l’Education nationale.

«Mais ce temps est hypothétique, car les enfants et adolescents, attirés par diverses attractions sur le chemin du retour, notamment en milieu urbain, peuvent tarder à rentrer chez eux pour le même trajet. Cela n’est pas pris en considération», poursuit-elle.
Les élèves de moins de 6 ans, à pied ou à vélo, non accompagnés, ne sont pas couverts non plus. De même que ceux qui quittent leur établissement durant les heures creuses. «L’école doit normalement les garder à l’intérieur. Autrement, tout accident ne sera pas pris en charge par l’assureur», souligne la même source. Or, faute de salles de perm, et par manque d’encadrants (surveillants généraux), toutes les écoles n’ont pas la possibilité de garder les élèves.
Fort heureusement, les incidents les plus fréquents dans les écoles sont plutôt légers (évanouissements, égratignures, fractures…). Faute de centralisation des dossiers, la tutelle ne dispose pas de statistiques sur les accidents scolaires. L’on prévoit d’intégrer à l’avenir cette rubrique dans le système de gestion scolaire, Massar, afin de disposer d’un tableau de bord précis. Nous avons demandé des chiffres à Saham Assurance, mais malgré nos relances, notre requête est restée sans réponse.

Un plafond de 90.000 DH pour les cas de décès

En cas d’accident, un dossier doit être monté avec plusieurs documents, dont notamment le reçu de paiement de l’assurance, le certificat médical et le PV. Quand l’accident se produit à l’intérieur de l’école, c’est le directeur qui est chargé de sa rédaction. Autrement, il appartient à la Protection civile de le rédiger une fois sur les lieux. Le PV, une pièce indispensable, conditionne la prise en charge. Il est donc important d’attendre les ambulanciers, si l’accident survient à l’extérieur de l’école.
Toutefois, souvent les secours tardent à arriver. «Généralement, ils ne sont pas réactifs, sauf si vous avez un contact direct avec une personne que vous connaissez. Parfois, ils ne répondent même pas au téléphone», regrette une directrice d’école. Des propos corroborés par deux autres directeurs contactés par L’Economiste. En milieu rural, la situation est encore pire. «C’est aussi le cas de la police scolaire qui manque de réactivité. L’école publique est malheureusement abandonnée de tous», déplore un deuxième directeur.
Une fois le dossier complété, il doit être remis au directeur de l’établissement, qui le transmet à son tour à la direction provinciale de l’Education nationale dont il relève. Cette procédure doit être opérée dans un délai maximum de 3 mois, à compter de la date de l’accident. De son côté, la direction provinciale dispose de deux mois pour envoyer le dossier à l’assureur, qui procède ensuite au remboursement.

Selon les directeurs contactés, les parents doivent souvent patienter entre un et deux ans avant d’être indémnisés en cas d’IPP (incapacité partielle permanente). Pour leur part, les montants reçus pour les accidents graves sont modestes, voire dérisoires. En cas de décès de l’enfant, par exemple, les parents ne peuvent prétendre qu’à un maximum de 90.000 DH. «Dissuadés par les montants des remboursements, beaucoup de parents ne tentent même pas d’entamer les procédures», assure le directeur d’une école rurale.
«Il est aujourd’hui nécessaire de sensibiliser à l’importance de l’assurance scolaire et d’éclairer les parents sur le contenu des contrats», souligne, pour sa part, notre source ministérielle. Certains observateurs estiment qu’il est aujourd’hui temps de renégocier le produit d’assurance dédié à l’école publique, en vue de garantir une meilleure prise en charge, surtout pour les cas les plus graves. Cela dit, l’offre risque d’être limitée par le pouvoir d’achat des familles.

source: l’économiste du 26/12/2017

Risques environnementaux : les assureurs réfléchissent à des offres plus adaptées

Le nombre de catastrophes naturelles dans le monde a explosé depuis les années 1980. Une augmentation des températures au-delà de 2°C rendrait la couverture de ces événements impossible.

 

L’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) a organisé, le 6 décembre à Rabat, en collaboration avec la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP), la première édition du Moroccan Sustainable Insurance Day 2017 sur le thème : «The role of the insurance industry in sustainable development» (le rôle du secteur des assurances dans le développement durable). La rencontre a rassemblé des représentants des principaux acteurs nationaux et internationaux du secteur des assurances afin de réfléchir au rôle que le secteur peut jouer pour répondre aux problématiques liées aux changements climatiques et environnementaux. «Lors de la COP22, le secteur financier marocain s’est engagé résolument en faveur de l’environnement et du développement durable. Une feuille de route engageant les différentes parties prenantes du secteur financier a été établie», a rappelé Hassan Boubrik, président de l’ACAPS. Et de préciser que «le secteur des assurances est l’un des plus impactés par les problématiques liées aux changements climatiques».

Les dommages économiques estimés à 175 milliards de DH en 2016

Le nombre de catastrophes naturelles dans le monde est passé d’une moyenne de moins de 50 par an, dans les années soixante-dix, à près de 170 au cours de la dernière décennie. C’est ainsi que le montant des dommages assurés en moyenne-glissante sur dix années est passé de moins de 25 milliards de dollars, au cours des années quatre-vingt, à une fourchette variant de 50 à 70 milliards de dollars, durant la dernière décennie. Quant aux dommages économiques, incluant les dommages non assurés, ils atteignent des montants bien plus importants. Selon le dernier rapport Sigma 2017 de SwissRe, ils se sont élevés à 175 milliards de dollars, en 2016. C’est pourquoi la plupart des experts s’accordent à dire qu’une augmentation des températures au-delà de 2°C rendrait la couverture de ces événements impossible. Les montants en capitaux à mobiliser seraient trop importants pour les assureurs et les réassureurs et les tarifs dissuasifs pour les assurés. L’ACAPS a participé, il y a un peu plus d’un mois à Kuala Lumpur, à l’assemblée générale de l’Association internationale des superviseurs d’assurance considérée comme l’organe normalisateur à l’échelle internationale, à l’image du Comité de Bâle pour le secteur bancaire. A l’avenir, cette instance devrait mettre en place des exigences réglementaires supplémentaires à la charge des opérateurs afin de les obliger à mieux apprécier et quantifier les risques environnementaux et à mieux les intégrer dans le cadre de leurs calculs prudentiels.

source: HICHAM BENJAMAA – 22 DÉCEMBRE 2017 – LAVIEECO

Assurance : La branche vie en plein essor

Le secteur des assurances a connu une dynamique exceptionnelle ces deux dernières années grâce notamment à la montée en puissance de la branche vie.

L’assurance ne connaît pas la crise et semble peu corrélée à la situation économique. Preuve en est avec les résultats florissants de l’ensemble des compagnies au terme du premier semestre 2017. Une performance qui reste conforme aux réalisations de l’année 2016, durant laquelle la conjoncture était alors peu reluisante. Le secteur avait même renoué avec la croissance à deux chiffres: 15,4%. Les primes émises s’étaient établies à fin 2016 à 35,1 MMDH, classant le Maroc en deuxième position sur le continent africain, juste après l’Afrique du Sud.
Au Maroc, le secteur des assurances est plutôt boosté par l’assurance vie. Une branche qui a évolué de 35,4% pour s’établir à 14,2 MMDH à fin décembre 2016. Et ce, grâce en partie à l’externalisation de la caisse interne du groupe Banque Populaire chez la mutuelle Taamine Chaabi, représentant ainsi une manne de 2,7 MMDH. Cela dit, l’assurance vie aurait tout de même connu une progression de 17%, même sans l’intégration de cette mutuelle. À ce stade, l’on peut distinguer deux volets au sein de cette branche: les assurances individuelles et la capitalisation. Les primes d’assurances individuelles ont crû de 20,3% pour atteindre 7,5MMDH, tandis que celles relatives à la capitalisation se sont accélérées de 136,6% à 3,9 MMDH. Des performances qui restent tirées par le réseau de la bancassurance. Il faut dire que les banques ont dernièrement adopté une stratégie commerciale beaucoup plus agressive. Le poids de la bancassurance pourrait cependant progresser encore plus en raison de l’extension des assurances obligatoires dans le cadre du contrat-programme.
En effet, les banques devraient être autorisées à distribuer d’autres produits d’assurance, comme cela est prévu dans le projet de refonte du livre IV du Code des assurances. Celles-ci auront ainsi la possibilité de distribuer les assurances de personnes, des produits d’assistance, l’assurance crédit, la multirisque habitation ainsi que les garanties liées aux cartes de crédit et aux moyens de paiement. Les contrats d’assurance vie figurent ainsi parmi les produits qui prennent de plus en plus d’ampleur en raison notamment du débat autour de la viabilité des régimes de retraite et le besoin pour les ménages d’assurer un avenir à leur progéniture. Les Marocains sont de plus en plus nombreux à recourir aux produits d’épargne à long terme, offrant des taux de rémunération intéressants ainsi que des avantages fiscaux. C’est le cas avec les contrats d’épargne et de capitalisation. Si les premiers sont plus récurrents du fait de leur accessibilité (cotisations mensuelles à partir de 100 DH), les contrats de capitalisation, quant à eux, sont destinés à une clientèle beaucoup plus avertie.

Et pour cause, ces contrats de capitalisation présentent plusieurs avantages. Ce type de contrat permet ainsi de faire fructifier et valoriser un capital à moyen terme, sur une période librement fixée par le souscripteur avec un minimum de 3 ans et un maximum de 10 ans. Pour y souscrire, il faut disposer d’un apport minimum de 50.000 DH.

source: Aïda Lo – 21 décembre 2017 – Leseco.ma

Assurance automobile : Sinistralité inquiétante

Le transfert d’un contrat d’assurance d’une compagnie à une autre, prévu dans le PLF 2018, se fait après consentement des parties concernées. Une aggravation du ratio S/P combiné de la catégorie automobile a été constatée. Si cette forte sinistralité persiste, les assureurs seront amenés à apporter des ajustements tarifaires pour maintenir leur solvabilité. Le principal objectif de l’adoption de la circulaire relative au recouvrement des primes est quasiment atteint. Othman Elalamy, secrétaire général de l’ACAPS, revient sur les faits marquants du secteur.

Finances News Hebdo : Dans le PLF 2018, le transfert d’un contrat d’une compagnie à une autre n’est plus considéré aux yeux du fisc comme une nouvelle souscription ou un rachat. Cette continuité est désormais sans impact fiscal. Les compagnies d’assurances ont-elles adhéré facilement à cette nouvelle disposition, sachant qu’elles risquent de perdre des clients qu’elles ont longtemps fidélisés ?

Othman Elalamy : La disposition relative au transfert de contrat prévue dans le PLF 2018 ne présente pas de difficultés particulières pour les entreprises d’assurances dans la mesure où elle concerne les opérations de transfert qui s’opèrent entre les entreprises d’assurances, après le consentement des parties concernées. En effet, la réglementation actuellement en vigueur n’oblige pas les entreprises d’assurances et de réassurance à procéder au transfert de primes ou cotisations relatives à un contrat d’assurance retraite suite à la demande de l’assuré ou du souscripteur du contrat d’assurance.

F.N.H. : Dans quelle mesure cette disposition vat-elle encourager l’assurance-vie ?

O. E. : Je tiens à préciser, tout d’abord, que la disposition en question ne concerne qu’une composante de l’assurance-vie, à savoir les contrats d’assurance-retraite. Pour ce type d’assurance, cette disposition pourrait être d’une grande utilité pour fluidifier le transfert de primes entre les entreprises d’assurances, et donner de ce fait une plus grande latitude à l’assuré. De manière indirecte, cette disposition pourrait engendrer une compétitivité entre les entreprises d’assurances et de réassurance, ce qui va les pousser à être plus performantes en matière de rentabilité, d’amélioration de leurs produits et de la qualité de service envers les assurés.

F.N.H. : De l’avis des professionnels, le secteur de l’assurance Auto se caractérise aujourd’hui par une forte sinistralité, soit 25% de plus que l’an dernier. Une réflexion est ainsi engagée entre les assureurs pour trouver une solution sans pour autant augmenter les primes. En cas de persistance de la sinistralité, comment l’ACAPS va-t-elle réagir pour protéger les assurés ?

O. E. : La sinistralité de l’assurance automobile a enregistré une hausse entre 2015 et 2016. La charge globale des prestations relatives à l’assurance RC automobile et les autres garanties annexes ont augmenté de 14%. L’augmentation de 25% concerne plutôt la charge des prestations afférentes aux garanties annexes. De manière générale, une aggravation du ratio S/P combiné de la catégorie automobile a été constatée. Suite à ce constat, le secteur a lancé une étude sur la sinistralité automobile afin d’identifier les raisons de cette augmentation. L’Autorité compte entamer le chantier de la tarification de l’assurance automobile avec le secteur des assurances dès que les résultats de cette étude seront disponibles. Il est à noter que le tarif de l’assurance automobile est devenu libre depuis 2006. Désormais, l’ACAPS ne peut intervenir que pour fixer les critères de détermination de ce tarif ou en cas d’application d’un tarif ne répondant pas à ces critères, ou encore si des pratiques non conformes à la réglementation ou aux clauses contractuelles sont identifiées. Ainsi, et si cette forte sinistralité persiste, les assureurs seront amenés à apporter des ajustements tarifaires pour maintenir leur solvabilité. Par ailleurs, la question de la fraude à l’assurance est aujourd’hui évoquée par les professionnels. Le secteur est actuellement en train de mettre en place un dispositif pour l’identification et le suivi des cas de fraude. L’ACAPS apportera sa contribution dans ce cadre à travers les actions d’information et de sensibilisation des assurés.

F.N.H. : D’après un expert, la réglementation en matière d’assurance du BTP accuse un sérieux retard et est empreinte de contradictions (cela a été relevé lors de la 2ème édition de la FNACAM). Que pouvez-vous répondre à ce sujet ?

O. E. : La loi n° 59-13 modifiant et complétant la loi n° 17-99 portant code des assurances a instauré deux obligations d’assurance en matière de construction, à savoir la «Tous risques chantier» et la «Responsabilité civile décennale». L’entrée en vigueur de ces nouvelles obligations d’assurances est subordonnée à l’adoption et la publication des textes d’application de cette loi. A cet égard, je précise qu’il n’y a pas de retard particulier ou de blocage quelconque dans le processus d’adoption de ces textes. En effet, juste après la publication de la loi n° 59-13 au Bulletin officiel, l’ACAPS a entamé l’élaboration, en large concertation avec le secteur des assurances d’un projet d’arrêté fixant les périmètres de ces couvertures en termes de plafonds de garantie et de franchises et arrêtant la liste des exclusions d’assurances qui peuvent être prévues dans les contrats d’assurances relatives à ces deux couvertures ainsi qu’un projet d’arrêté fixant les conditions générales types de ces deux assurances. Dans le cadre de ces concertations, lesdits projets ont fait l’objet de plusieurs séances de discussion entre l’ACAPS et les professionnels. L’objectif étant d’encadrer les conditions de couverture relatives à ces assurances afin de mettre en place une offre adéquate, tenant compte des capacités du marché. Ces projets ont été communiqués au ministre de l’Economie et des Finances afin de les examiner et de les mettre dans le circuit d’adoption.

F.N.H. : Après deux ans d’application de la circulaire relative au paiement des primes aux compagnies d’assurances, quelle appréciation en faites-vous à travers les contrôles effectués ?

O. E. : De manière générale, il ressort des vérifications effectuées à ce jour que le principal objectif de l’adoption de cette circulaire, qui est le recouvrement des primes, est quasiment atteint. Tout d’abord, nous constatons un meilleur encaissement des primes automobile par les intermédiaires d’assurances. Ensuite, nous avons également noté le respect du délai réglementaire du reversement des primes Automobile aux entreprises d’assurances par les intermédiaires d’assurances avec, toutefois, un léger retard d’une à 2 semaines en moyenne pour quelquesuns. A fin juin 2017, le taux des impayés du réseau variait entre 1% et 5%. Enfin, les différents contrôles effectués ont aussi permis de relever qu’un échange régulier des informations, tel que prévu par la circulaire, a permis un meilleur suivi des situations et a contribué à mieux cerner les montants des créances des deux parties. Ainsi, les impayés portés aux bilans des entreprises d’assurances et constituant un élément important dans le calcul de leur marge de solvabilité sont devenus plus faibles.

F.N.H. : En ce qui concerne les impayés d’avant l’entrée en vigueur de la circulaire, un protocole d’accord a été signé avec les compagnies. Où en est actuellement l’apurement des arriérés et à combien se chiffrent-t-ils ?

O. E. : Les entreprises d’assurances et de réassurance ont établi des protocoles d’accord pour apurer le stock d’avant avril 2016 pour la plupart des cas; le taux d’intérêt appliqué est situé entre 4% et 6% pour des délais entre 1 et 5 ans, et 0% pour moins d’une année. Cependant, il faudra attendre que les comptes de fin 2017 soient établis pour connaitre l’effet de ces protocoles sur le montant définitif des arriérés sur les assurés ainsi que sur les intermédiaires pour pouvoir évaluer les montants correspondants à provisionner.

source: Es-siari. – 23 Novembre 2017 – financenews